InSpiro
Le Cantique des cantiques est l’un des plus beaux livres de Sagesse dans l’Ancien Testament, l’un des plus beaux chants d’amour jamais écrits ! Son titre traduit un superlatif en hébreu : le plus beau des chants, le chant par excellence. « Cantique » risque d’évoquer une fausse piste. Il n’a rien d’un « cantique » entonné dans une église, un temple ou une assemblée liturgique.
En sa teneur, le texte est transcendé ou excède la distinction entre profane et sacré. Il célèbre la rencontre d’une femme et d’un homme qui s’aiment sans qu’une dimension religieuse affleure au premier abord. Le nom de Dieu ne survient qu’une fois vers la fin pour dire la portée de cet amour.
Inspiro
Ce livre de sagesse appartient à la tradition littéraire d’Israël. Le double titre qui lui est donné : Qohélet dans la version hébraïque francisée ou Ecclésiaste d’après le texte grec, désigne une assemblée. Laquelle ? La collectivité des auteurs ou des destinataires de jadis ? Celle peut-être des lecteurs d’aujourd’hui.
Si le titre est énigmatique et l’auteur obscur malgré une attribution traditionnelle au roi Salomon, fils de David, demeure seule l’autorité lumineuse d’un texte qui arrache et replante.
La sagesse de Qohélet ne tire pas son argument d’une prudence frileuse ni d’un scepticisme hautain revenu de tout. Cette sagesse est tumultueuse, violente, tonique. Elle embrasse la vie jusqu’à sa limite ultime. L’existence humaine est sa matière première sans rien ignorer ni épargner de nos vanités.
À une époque où le dépouillement total des illusions collectives a fait la litière du cynisme et de l’égocentrisme, Qohélet trace une autre voie : celle d’une humanité regardée avec lucidité et vécue avec générosité. Quand tout s’effondre, que reste-t-il ? Un ouvrage accompli, de la joie partagée, des instants vécus pleinement…
Depuis plus de 22 siècles, Qohélet fait partie de la liste des livres de la Bible. Malgré sa rudesse. À cause d’elle.